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On connaît la chanson, d'Alain Resnais, en présence de François Thomas

Mardi 2 Février, retour sur un des monstres sacrés de la nouvelle vague, un des seuls avec Rohmer (récemment disparu et en février au ciné-club) à avoir continué son oeuvre avec constance et fraicheur jusqu'à récemment (Les Herbes Folles l'an passé) : Alain Resnais, avec la diffusion de ON CONNAIT LA CHANSON suivie d'un débat avec François Thomas, universitaire et spécialiste de Resnais.


Suite à un malentendu, Camille s'éprend de Marc Duveyrier. Ce dernier, séduisant agent immobilier et patron de Simon, tente de vendre un appartement à Odile, la soeur de Camille. Odile est décidée à acheter cet appartement malgré la désapprobation muette de Claude, son mari. Celui-ci supporte mal la réapparition après de longues années d'absence de Nicolas, vieux complice d'Odile qui devient le confident de Simon.

Le film serait une comédie de moeurs classique du cinéma français et du cinéma de Resnais (à l'exception d'une liberté et d'une insolence qu'on ne retrouve que chez lui et quelques rares autres, Rohmer justement) sans le procédé original et réjouissant qui a fait la renommée du film : les personnages se parlent par le biais de chansons célèbres du patrimoine français. Pour se faire une idée de ce que cela donne, voyez la bande-annonce.

Il y a aussi cette vidéo très amusante qui ne déplairait sûrement pas à Resnais lui qui avait voulu, sur les conseils de Bacri, mettre une chanson de NTM dans On connaît la chanson, mais le groupe a refusé.


Pour discuter de ce film et du très grand réalisateur qu'est Resnais, nous aurons un spécialiste de son oeuvre, François Thomas :

François Thomas est professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris III où il enseigne l’histoire du cinéma et par ailleurs membre de l’Institut de Recherche sur le Cinéma et l’Audiovisuel (IRCAV). Il est le meilleur spécialiste de l’œuvre d’Alain Resnais, publiant en 1989 L’Atelier d’Alain Resnais (Flammarion), un livre composé d’entretiens avec les principaux collaborateurs du cinéaste et Resnais lui-même, l’interviewant régulièrement depuis le début des années 1980 pour la revue de cinéma Positif où il a également pu écrire, depuis la même époque, de nombreux articles sur les films de ce maître du 7ème Art.

Dans la droite ligne de son livre d’entretiens, il continue d’interviewer les fidèles collaborateurs du cinéaste (scénaristes, décorateur, créateurs de costumes, scripte, assistants, comédiens, chefs opérateurs, cadreurs, ingénieurs du son, monteurs, compositeurs,…). Cette confiance constante que lui a accordée depuis près de trente ans un réalisateur génial mais secret, qui rechigne à commenter ses œuvres, s’est vue augmenter lorsque François Thomas a été autorisé à assister aux tournages de Resnais, qu’il suit tous depuis On connaît la chanson.

Son domaine de connaissances ne se limitant pas aux seuls films du cinéaste français, il a signé, outre de nombreux articles critiques et analytiques, ainsi que des interviews pour la revue Positif, deux ouvrages majeurs consacrés à Orson Welles, coécrits avec Jean-Pierre Berthomé, Citizen Kane, livre somme sur un film somme (Flammarion, 1992), et Orson Welles au travail (Cahiers du Cinéma, 2006). Il a également codirigé avec Dominique Bluher Le Court métrage français de 1945 à 1968 : de l'âge d'or aux contrebandiers, publié en 2005 aux Presses Universitaires de Rennes et en mai 2008, il a coédité avec Michel Marie pour la collection « Théorème » un volume consacré au Mythe du « director’s cut » pour les Presses de la Sorbonne Nouvelle.

Ses domaines de recherches privilégiés sont l’étude génétique de films, les collaborateurs de création, le son et la musique au cinéma, la dramatique radiophonique américaine, l’analyse du jeu d’acteur, la restauration de films et ses plus récents travaux portent sur les versions concurrentes d’un même film.

Bref, une séance à ne pas manquer !

A mardi,
Adrien

L'Homme sans passé, d'Aki Kaurismäki, avec Laure Desmazières

Direction la Finlande pour la prochaine étape du ciné-club, avec un des grands réalisateurs scandinaves : Aki Kaurismäki, et son film sorti en 2002, l'Homme sans Passé.
 
En débarquant à Helsinki, un homme se fait voler et frapper à mort. Lorsqu'il reprend conscience, il a perdu la mémoire. Sans argent et sans identité, il est aidé par les SDF de la ville.

L'homme sans passé, d'Aki Kaurismäki

En montrant le monde des sans-abris à travers un personnage amnésique et perdu, Kaurismäki oppose l'humanité des sans-grades à la cruauté de notre société post-industrielle. Burlesque, satirique, touchant, social, le film se place comme initiateur d'un des mouvements cinématographiques les plus dynamiques des années 2000, représenté en France/Belgique par le duo Delépine/Kervern (Aaltra, Avida, Louise Michel), Yollande Moreau et Gilles Porte (Quand la mer monte), ou encore Bouli Lanners (Eldorado). Il a été récompensé au festival de Cannes par le Grand Prix et le prix d'interprétation féminine.

Voici la bande-annonce de ce film inclassable.

Venez nombreux ! Le film sera présenté par Laure Desmazières, élève à la FEMIS et précédé par un court-métrage de Mikaël Buch.

A mardi !

L'Epouvantail - bis

Quelques liens sur le film de Jerry Schatzberg :
-le site officiel du réalisateur qui présente notamment son travail photographique
-la fiche du réalisateur sur cineressources qui donne aussi une masse d'ouvrages liés à ce réalisateur et disponible à la cinémathèque
-L'Epouvantail et Panique à Needle Park, sur Critikat.com
-Une biographie très détaillée par un ciné-club caennais
-Al Pacino, et Gene Hackman sur wikipedia
Si vous trouvez d'autres liens intéressants, n'hésitez pas à partager !
A ce soir.

L'Epouvantail au ciné-club



Le ciné-club est particulièrement fier de présenter son prochain film : L'Epouvantail, de Jerry Schatzberg, un des films emblématiques du nouvel Hollywood (le mouvement de jeunes réalisateurs (Coppola, Scorsese, De Palma, Peckinpah, Schatzberg, FRiedkin...) qui ont révolutionné le cinéma américain dans les années 70), réalisé en 1973, et primé par la palme d'Or du festival de Cannes. Deux des acteurs les plus talentueux de leur génération (Al Pacino, tout juste révélé par Le Parrain, et Gene Hackman, qui devait participer juste après à une autre palme d'or du nouvel hollywood : Conversation Secrète, de F.F.Coppola) Un road-movie amer, douloureux portrait d'une Amérique en décomposition, porté par l'interprétation magnifique des deux interprètes.
Voici la bande annonce de ce fabuleux film, que raconte très bien l'article de Critikat.com :

"Francis et Max se rencontrent par un bel après-midi ensoleillé sur le bord de la route. Tous deux tentent désespérément d’arrêter les rares voitures qui passent pour se faire prendre en auto-stop. Le plan est superbe : deux solitaires, minuscules anonymes dans le désert américain, se toisent de chaque côté du goudron, l’un taciturne et avare de paroles, l’autre volubile et avide d’amitié. De l’amitié, il y en aura, évidemment, et même de l’amour presque filial entre ces deux hommes qui se cherchent et n’arriveront sans doute jamais à se trouver. Mais la route est longue, parsemée de doutes, de trahisons et d’incompréhensions. Et le bout du chemin, forcément tragique.
L’esthétique comme le déroulement de l’histoire sont typiques au cinéma américain des années 70. Road-movie à la Easy Rider, dénonçant la rigidité d’une société américaine comme dans Vol au-dessus d’un nid de coucou, Jerry Schatzberg filme deux paumés, au bord du précipice. L’un est un ancien prisonnier, qui s’accroche au rêve inatteignable d’avoir une vie rangée, tout en s’oubliant dans les bras de toutes les femmes qu’il croise ; l’autre est un marin qui veut voir son enfant de cinq ans pour la première fois et s’accroche à sa lampe, seul cadeau qui puisse convenir à la fois à une fille et à un garçon... De longs plans s’attardent sur leurs discussions absurdes ou leurs actes de folie comico-tragiques (Francis revêtant un habit de cosmonaute pour annoncer l’ouverture prochaine de leur garage, Max s’essayant à un strip-tease dans un bar glauque), sans les juger, ni véritablement les aimer. Comme l’explique Francis dans une belle réplique, ces épouvantails ne font pas peur, ils font "rire les corbeaux", rire de leur bêtise et de leurs idéaux ridicules. Car personne n’aime les paumés, si ce n’est eux-mêmes : et quand Francis est interné pour folie dans un hôpital psychiatrique, Max n’a plus qu’à continuer sa route seul, dans l’espoir (mais cet espoir n’est-il pas lui-même factice ?) de le retrouver un jour.
Le regard de photographe de Jerry Schatzberg est pour beaucoup dans la réussite du film, quoiqu’il s’exprime mieux dans une de ses premières œuvres Panique à Needle Park (en salles la semaine prochaine). Schatzberg prend des clichés de la vie quotidienne dans les villes les plus sinistres d’Amérique, telles Denver et Detroit. Des villes où la révolution des années 60 ne semble jamais être passée, des villes où l’avenir n’existe pas, puisque le présent lui-même n’a pas sa place. Si la photographie, très belle, donne un ton très réaliste au film (tourné en extérieurs, comme la plupart des productions "indé" de l’époque), les deux héros n’ont bien entendu rien d’ordinaire. Interprétés par des acteurs collant à leur rôle presque de façon malsaine, Max et Francis sont les Don Quichotte et Sancho Panza des temps modernes, se battant contre des moulins à vent ou essayant d’oublier la tragédie de leur existence derrière un rire de façade. Al Pacino, dont L’Épouvantail est le quatrième film et qui venait tout juste d’endosser la casquette du Parrain, prouve une fois de plus l’étendue de sa palette de jeu et l’intelligence de ses choix de carrière. À 33 ans, il était déjà le meilleur acteur de sa génération.
Ophélie Wiel"
Venez nombreux !
A mardi

Private session


Petit retour en arrière, juste pour le plaisir :
Au lendemain de la projection de La Fièvre dans le Sang...

SARAH : - Coucou;
Pour tous ceux qui ressentiraient encore une petite pincée de frustration par rapport au chef d'œuvre d'hier soir, j'ai appris que les deux acteurs principaux avaient finalement accompli dans la vie ce qu'ils n'avaient pas pu faire dans le film...

ARTHUR : - Oui, en même temps Warren Beatty a couché avec toutes les actrices d'Hollywood (si si, c'est vrai!).

SARAH : - ça se voyait un peu il a du mal à pas surjouer la frustration aussi..
sacré Warren

ARTHUR : -Hehe, oui, dans le genre de taper son poing contre sa paume, de mordre sa main, de lever la tête au ciel en clignant des yeux, la bouche mi-ouverte... Mais en même temps je le trouve très bon, vraiment, sur tout le long du film, notamment car certaines attitudes, certains gestes (cela vient-il de Kazan ou des acteurs eux-même?) prennent du sens par la suite. Par exemple, il y a une scène que j'adore, vraiment géniale, qui n'a à priori pas de sens véritable au moment où elle se produit, qui est une scène qui serait difficilement explicable en purs termes rationnels dans la logique du récit : vers le début du film, quand on voit pour la première fois Deanie et Bud dans les couloirs du lycée, au moment où Bud laisse Deanie qui va entrer dans sa classe il s'éloigne de quelques pas puis se retourne et lui adresse un signe de la main pour qu'elle s'approche de lui, ce qu'elle fait avec un peu de mal car d'autres élèves passent entre eux (et ce sentiment est appuyé par la caméra qui a ce moment-là suit Deanie en travelling avant); mais une fois devant elle, Bud ne lui dit rien, il la regarde simplement et semble acquiescer de la tête (?) puis s'en va à nouveau. Cette scène (ou plutôt ce bout de scène) on peut tenter de la comprendre une fois le film finit et encore là, on peut lui attribuer des sens différents. Si elle ne semble pas nous dire grand chose à la faveur de la logique du récit, elle sert les acteurs, nous fait comprendre peut-être une espèce de retenue, de frustration. Mais au-delà de ça, ce qui est extraordinaire c'est qu'elle passe très bien, disons qu'elle n'est pas gênante et ne nous choque pas forcément sur le moment, alors que dans ce cadre parfaitement réaliste elle ne semble pas très habituelle, presque pas réelle, comme une sorte de moment poétique où le temps se suspend (sentiment également renforcé par le fait que le mouvement de Deanie vers Bud s'oppose au mouvement général de l'intérieur du plan, qui est celui des élèves entrant en classe... bref, du grand romantisme!); et cela s'intègre parfaitement car c'est réalisé avec finesse. Quant à la dernière scène, où tout les acteurs sont magnifiques (vraiment, dans tous les sens du terme) je crois que quelque chose de cet ordre-là passe également : avant qu'elle n'entre dans la voiture avec ses amies fraîchement retrouvées, Bud rappelle d'ailleurs une dernière fois Deanie, renvoyant à ce plan au lycée. Cette dernière scène est vraiment incroyable, mélancolique et très simple (j'adore le jeu de Zohra Lampert, dans le rôle de la femme de Bud, lorsqu'elle le regarde sur le porche). Mais, pour revenir au jeu de Warren Beatty, ce n'est pas anodin de prendre en considération le fait que ce soit Kazan derrière la caméra, lui qui fut l'un des meilleurs directeurs d'acteurs qu'Hollywood (et le cinéma et le théâtre en général) ait connu. Même si Beatty est bien différent de Dean et Brando par exemple (eux-même dissemblables), certains éléments les rapprochent (outre le fait d'avoir tous les trois tourné avec Kazan, sous influence de la Méthode), notamment au niveau de la gestuelle, parfois détachée de toute vraisemblance psychologique (alors que la vérité, psychologique, était l'un des fondements de la Méthode) : et là où ils se rejoignent et où ils s'approchent également de la démarche de Kazan dans ce film est en ceci que sous couvert de certaines mimiques et gestuelles inhabituelles (le style Actor's Studio, révolutionnaire à l'époque, délaissait bon nombre de conventions liées au jeu de l'acteur, notamment la tradition classique "style Laurence Olivier") et en tout cas invraisemblables où hors normes ils atteignaient une vérité; tout comme Kazan qui dans ce film use de certains artifices (à commencer par la couleur flamboyante, ou des mouvements de caméra ne cherchant pas à s'effacer) pour atteindre paradoxalement la vérité... Et c'est l'une des plus grandes qualités du cinéma américain que d'avoir toujours su réunir la vérité et le spectacle.
J'arrête ici mon monologue qui a quand même été inspiré par ta simple phrase Sarah! Mais bon, ça peut ouvrir une tribune si des gens ont des choses à dire sur le film (d'autant plus que tout le monde n'a pas aimé!). Comme j'ai beaucoup parlé et qu'en écrivant j'ai repensé à ce beau texte de Truffaut, je cite un passage de ce qu'il écrivit sur James Dean six mois après sa mort : "Le jeu de James Dean contredit cinquante ans de cinéma, chaque geste, chaque attitude, chaque mimique sont une gifle à la tradition psychologique. James Dean ne met pas "en valeur" son texte avec force sous-entendus comme Edwige Feuillère, il ne le poétise pas comme Gérard Philipe, il ne joue pas au plus malin avec lui comme Pierre Fresnay, il n'est pas soucieux, contrairement aux comédiens que je viens de citer, de montrer qu'il comprend parfaitement ce qu'il dit et mieux que vous, il joue "autre chose" (en italique dans le texte) que ce qu'il prononce, il joue "à côté" (idem) de la scène, son regard ne suit pas sa conversation, il "décale" l'expression et la chose exprimée comme, par sublime pudeur, un grand esprit prononcera de fortes paroles sur un ton humble comme pour s'excuser d'avoir du génie, pour ne pas en importuner autrui. (...) James Dean est "à côté" de tout, l'essence de son jeu est telle que le courage ou la lâcheté n'y ont aucune part, non plus que l'héroïsme ou la peur. Il s'agit d' "autre chose", d'un jeu poétique qui autorise toutes les libertés et même les encourage. Jouer juste ou jouer faux, ces deux expressions n'ont plus de sens avec Dean puisqu'on attend de lui une surprise de tous les instants, il peut rire là où un autre acteur pleurerait et inversement puisqu'il a tué la psychologie le jour même où il est apparu sur une scène."

SARAH : -magnifique citation de Truffaut, Arthur ravie de voir quelle source d'inspiration ma prose est pour ta plume, le coup de la scène de fin qui fait écho à cette scène dans le couloir je l'avais pas vu (ou alors très inconsciemment) ce film était vraiment superbe, j'y ai repensé ce soir pendant la projection de Malcolm X; qui s'inspire à mort au début de l'ambiance Kazan!!sur ce bonne nuit!ps: j'ai checké la lovelife de Beaty, il s'est tapé Natalie Wood mais aussi sa soeur ce qui est un peu sale selon moi, mais nous en reparlerons

Pepi, Luci, Bom...

Bonsoir à tous,
mardi prochain, le ciné club se tourne vers l'Espagne et son représentant le plus évident, dans le cinéma actuel : Pedro Almodovar. Symbole de la libération de l'après Franco, Almodovar sonde film après film les moeursEspagnoles, notamment celles du showbiz ou de son envers plus sombre. Avec un talent de la narration qui n'a que peu d'égal aujourd'hui (Tarantino sans doute) et un humour toujours présent, il a su concilier succès public et admiration des cinéphiles.


Son premier film préfigure sa carrière : tourné avec des moyens dérisoires, PEPI LUCI BOM et autres filles du quartier remporte un succès immédiat en Espagne, propoulsant son auteur sur l'avant de la scène. L'histoire ? Pepi qui cultive de la marijuanna dans des pots sur son balcon est decouverte par un flic qui la fait chanter, la viole et la deflore. Pour se venger Pepi decide de seduire Luci, la femme du policier, femme au foyer devouee et soumise... (des points de suspension sont de rigueur!) Almodovar : "Ce n'est ni un film realiste, ni une analyse de moeurs, ni un portrait de la societe. Encore qu'il cadre bien avec un certain type de gens desinvoltes que l'on rencontre a Madrid, tout a fait superficiels et qui semblent naviguer dans la fiction."
Venez nombreux!
A mardi
Adrien, pour un ciné club plus motivé que jamais

Biographie de Pedro Almodovar (Evene.fr)
Exubérants, provocateurs, les films de Pedro Almodovar vantent la liberté de ton acquise à la mort de Franco et le déclin du catholicisme en Espagne. Punks, travestis, personnages perdus, le cinéaste espagnol convoque une galerie de symboles dans son cinéma aux sujets tous plus intrigants. Héritier de la Movida, période prolifique où la culture ibérique se libéra de l'obscurité franquiste, Almodovar débute par le super-8, puis le 16mm, met en scène des oeuvres aux titres carrément pornographiques, écrit un roman-photo érotique, travaille un temps pour les télécoms... Dès son premier film, 'Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier', souffle un parfum de liberté, entre drogue, sadomasochisme et vie sans tabous. Deux périodes délimitent le cinéma d'Almodovar, selon l'actrice principale qu'il dirige : Carmen Maura pour les années 1980, et Victoria Abril pour les années 1990. L'époque Carmen Maura est celle des scénarios loufoques, des personnages marginaux, et d'un esprit déjanté planant tout au long de 'Femmes au bord de la crise de nerfs' ou de 'Qu' est-ce quej'ai fait pour mériter ça'. A partir d''Attache-moi !', première collaboration avec Victoria Abril, le réalisateur s'intéresse aux rapports familiaux, et rend ses films moins sombres. 'Talons aiguilles' témoigne de son expérimentation du flash-back, un procédé qu'il emploie de plus en plus. Avec 'Parle avec elle' et 'Tout sur ma mère', Almodovar change à nouveau de courant et flirte avec des sujets morbides pour en ressortir tout le côté vivant. 'Volver' ou 'La Mauvaise Education' prouvent que l'auteur renouvelle ses thématiques pour bâtir l'une des oeuvres majeures du cinéma contemporain.

Rentrée du ciné-club : La Femme au Portrait de Fritz Lang

Bonjour à tous et bonne année (sous le sceau de la cinéphilie bien entendu),
digérés la dinde, les marrons, le champagne et le foie gras, il est temps de revenir aux choses sérieuses. Le ciné-club fait sa rentrée dès Mardi 5 Janvier (horaire et lieux habituels) avec un grand classique du 7ème art, un des très bon films de la période américaine du grand Fritz Lang (M le Maudit, Dr Mabuse, Metropolis, Fury, Les Contrebandiers du Moonfleet pour ne citer que quelques uns de ses nombreux chefs d'oeuvre) : La Femme au Portrait (Woman in the Window)

Le pitch du film : Un soir, en sortant de son club, le professeur Wanley rencontre la jeune fille, Alice, dont le portrait dans la vitrine voisine le fascinait depuis longtemps. Invité par elle, ce dernier se trouve en présence d'un inconnu qui s'en prend à Alice puis à lui. Wanley, en état de légitime violence, est obligé de le poignarder.
Comme souvent chez Lang, le crime, la culpabilité, la montruosité, le rapport des personnages à la violence sont des éléments fondamentaux du film.
Venez nombreux pour ce grand classique!
A mardi