Le cultissime "You're entering a world of pain" de The Big Lebowski
Venez découvrir le film culte des frères Coen ! Tourné à la fin des années 90, The Big Lebowski fait incontestablement partie de ces films qui ont bénéficié de la passion de milliers de fans et qui ont pénétré la culture populaire et la culture "geek". Mais c'est aussi une comédie déjantée, voire psychédélique qui nous parle de tous les "Dude" américains. À ne pas manquer, donc !
Rapide synopsis : Jeff Lebowski, surnommé The Dude, est un paresseux qui passe son temps à boire des coups avec son copain Walter et à jouer au bowling, jeu dont il est fanatique. Un jour deux malfrats le passent à tabac. Il semblerait qu’un certain Jackie Treehorn veuille récupérer une somme d’argent que lui doit la femme de Jeff. Seulement Lebowski n’est pas marié. C’est une méprise, le Lebowski recherché est un millionnaire de Pasadena. Le Dude part alors en quête d’un dédommagement auprès de son richissime homonyme…Avec Jeff Bridges, Julianne Moore, John Goodman.
C’est le retour d’un grand classique du ciné-club, le ciné-concert ! L’orchestre des Planches à musique interprètera des oeuvres de Modest Moussorgsky (Les tableaux d’une exposition, Une nuit sur le Mont Chauve) et Edvard Grieg (Peer Gynt suite pour orchestre n°1 et 2) sur le film muet de Robert Wiene, Le cabinet du docteur Caligari, classique du film d'épouvante et de l'expressionnisme allemand. L’histoire inquiétante d’un mystérieux docteur qui prédit le pire à un jeune étudiant…
Allemand, 1919. Muet. 72 minutes.
Titre original : Das Cabinet der Dr. Caligari
Réalisateur : Robert Wiene.
Avec : Werner Krauss (Caligari), Conrad Veidt (Cesare), Lil Dagover (Jane), Friedrich Feher (Franz).
À ceux qui entendent toujours parler de l'expressionnisme allemand sans jamais vraiment savoir à quoi s'en tenir, le Cabinet du docteur Caligari offre un exemple parfait et outré du style caractéristique de ce courant pictural de l'Allemagne de Weimar. Salué comme le premier et le plus pur film expressionniste par le critique Rudolf Kurtz, Caligari piège son spectateur dans une architecture anguleuse et cauchemardesque, modelée et soulignée par un éclairage très contrasté. En résultent des décors brisés et biscornus, propres à diffuser l'atmosphère et l'état d'esprit paranoïaque qui s'empare des personnages, puis, à la lumière du dénouement, du spectateur lui-même. Sur ce point, pas de spoiler, je me tais et suis les conseils de Clouzot : "Ne soyez pas diaboliques, ne racontez pas ce que vous avez vu!".
Un univers cauchemardesque
Il s'agit dans l'expressionnisme de rendre l'image graphique, de dessiner un univers en résonnance avec l'intrigue
Le ciné-club est heureux de vous présenter la dernière séance de notre cycle "Méta !" : Les ensorcelés, de Vincente Minnelli (1952). Venez découvrir ce grand classique : résisterez-vous aux regards de Kirk Douglas ?
Rapide synopsis : Coup de force à la Rashômon sur l’envers d’Hollywood, cet univers de manipulations et d’artistes qui ont vendu leur âme au cinéma. Le producteur Harry Pebel convoque dans son bureau Georgia Lorrison, une grande actrice, Fred Amiel, un jeune réalisateur, et James Lee Bartlow, un écrivain. Pebel attend un coup de téléphone de Jonathan Shields. Celui-ci a permis à ces trois personnes d’accéder au rang de star mais s’est parfois mal comporté avec elles. Aujourd’hui en difficulté, il leur demande de l’aider. Avec : Kirk Douglas, Walter Pidgeon, Lana Turner.
Après le beau succès de la Nuit américaine la semaine dernière, nous poursuivons notre cycle "Méta !" avec le documentaire Lost in la Mancha, de Fulton et Pepe, un film fascinant, drôle et cruel sur l'échec du film maudit de Terry Gilliam, consacré à Don Quichotte.
Rapide synopsis : Depuis plus de vingt ans, Terry Gilliam n’a qu’un rêve : réaliser un film sur Don Quichotte. C’est l’exemple parfait du film maudit qu'un auteur ne parvient jamais à mener à son terme. Les documentaristes Fulton et Pepe devaient filmer le making-of d’un chef d’oeuvre, qui deviendra finalement le film racontant l’échec d’un film. Une entrée passionnante et déroutante dans l’univers de Gilliam et des rêves de cinéma : avec Johnny Depp, Jean Rochefort, Terry Gilliam, etc.
Rendez-vous le mardi 27 novembre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour voir et revoir Lost in la Mancha sur Terry Gilliam, par Fulton et Pepe
USA. 2000. Couleurs. 89 minutes.
Réalisateurs : Keith Fulton, Louis Pepe.
Productrice : Lucy Darwin
Musique : Miriam Cutler
Avec : Terry Gilliam, Johnny Depp, Jean Rochefort, Jeff Bridges, Vanessa Paradis.
Dans notre deuxième film de notre cycle « Méta ! », Lost in la Mancha trouvait naturellement sa place. Dans cet ensemble de films qui privilégient la mise en abime et la réflexion sur le cinéma, ce documentaire ne peut manquer d'attirer l'attention. Lost in la Mancha est un making-of qui prend la place d'un film qui restera à l'état de projet ou de rêve, un réalisateur qui en vient progressivement à ressembler étrangement au protagoniste de son propre film, un film sur l'absence de film, la difficulté de faire du cinéma. La forme documentaire est ici loin d'être remarquable et pour cause : nul ne pensait que le film échouerait et que ce documentaire, tourné en HD, aurait un autre destin que celui d'un bonus de DVD. Et on retrouve, parfois de manière trop insistante, le ton apologétique qui caractérise trop souvent ce genre d'exercice destiné aux fans ("Terry Gilliam, quel génie !" répété à tort et à travers). C'est donc au fur et à mesure que le sujet s'est dessiné et que le making-of est devenu un documentaire. Sortie en salle en 35mm, imprimée sur un format trop grand pour elle, l'image porte en elle le parcours erratique et chaotique de ce film maudit. Plutôt qu'un documentaire, Lost in la Mancha est un document, oui, mais un document passionnant.
L'homme qui devint Don Quichotte
Nous sommes en 2000. Depuis dix ans déjà, Terry Gilliam rêve d'adapter le grand œuvre de Cervantes.
Pour inaugurer le cycle "Méta !", le ciné-club vous présentera la semaine prochaine la Nuit américaine de François Truffaut. L'histoire d'un réalisateur moyen (joué par Truffaut lui-même), qui s'apprête à réaliser un film moyen au titre ringard : Je vous présente Paméla. C'est l'aventure d'un tournage racontée par François Truffaut, avec drôlerie et tendresse : acteurs capricieux (Jean-Pierre Léaud), scripts aguichantes (Nathalie Baye)... Un film émouvant, plein d'autodérision et d'enthousiasme qui occupe une place centrale dans l'histoire de la Nouvelle Vague française ! Rendez-vous en salle Dussane, mercredi 21 novembre à 20h30 (tarifs 4€ / 3 € COF) !
Rendez-vous le mercredi 21 novembre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour voir et revoir La nuit américaine de François Truffaut
La nuit américaine, ouverture du cycle Méta
Le film de François Truffaut est celui que nous avons choisi pour ouvrir ce nouveau cycle. Amis de la mise en abyme, du métadiscours et de toutes ces jolies figures de style, mais aussi vous, qui avez regardé six fois intégralement les bonus de la version collector du Seigneur des Anneaux, voici trois films offrant un éclairage qui ne manque jamais de plaire aux cinéphiles : les coulisses et les étapes de la construction - plus ou moins réussie et facile - d’un film. Le temps de ce cycle, nous allons effacer l’illusion cinématographique, faire virer l’axe de la caméra de 180°, et nous fixer sur les équipes techniques et artistiques qui se sont lancées dans l’aventureuse entreprise de la création. Puisqu’il n’est plus question, dans ces œuvres, de voir le résultat fini, mais le processus qui y conduit, le spectateur assiste non seulement à la fabrication, mais est aussi témoin - et La nuit américaine ne fait pas exception - de tous les obstacles, des difficultés et des montagnes à renverser pour arriver à la production que l’on a l’habitude de voir tranquillement depuis nos fauteuils.
Une comédie distanciée
L’expression « la nuit américaine » fait référence au procédé cinématographique, désormais un peu obsolète, qui consiste à tourner de jour des scènes censées se passer la nuit.
À l'occasion de la sortie de son nouveau film, Au-delà des collines, le ciné-club célèbre le grand réalisateur roumain Cristian Mungiu en vous proposant ce mardi son chef-d'oeuvre : 4 mois, 3 semaines et 2 jours.
Le film nous emmène en 1987, en République populaire de Roumanie. Ottila et Gabita sont colocataires. Mais Gabita est enceinte d'un enfant dont elle ne veut pas, dans un pays où l'avortement est un crime. Les deux jeunes femmes vont traverser ensemble cette épreuve... Palme d'Or 2007.
Nous espérons vous voir nombreux pour ce film superbe, dont le propos et la radicalité formelle ne vous manqueront pas de vous toucher !
Rendez-vous le mardi 13 novembre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour voir et revoir 4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu
Roumain. 2007. Couleurs. 113 minutes. Titre original : 4 luni, 3 saptamani si 2 zile. Réalisateur : Cristian Mungiu. Avec : Anamaria Marinca (Otilia), Laura Vasiliu (Gabita), Vlad Ivanov (Monsieur Bébé), Alexandru Potocean (Adi).
Il est certains films qu'on voudrait toujours voir pour la première fois. Le chef d'oeuvre de Cristian Mungiu est de ceux-là : vision terrible ou d'horreur pour certain-e-s, thriller rusé qui compose des bouquets avec les nerfs des spectateurs, choc d'une mise en scène redoutablement calme et distanciée. À bien des égards, 4 mois, 3 semaines et 2 jours prend le spectateur aux tripes sans jamais le prendre au piège. Les épreuves physiques et sordides que traversent les personnages nouent les entrailles ; l'intolérable suspense du scénario prend à la gorge. Le film donne beaucoup à ressentir, à penser. Ceux et celles qui l'ont vu s'en souviennent longtemps après. Palme d'Or largement méritée en 2007, le film fait à peine 300 000 entrées en France. Nous espérons que cette séance de ciné-club permettra à certains de découvrir ce réalisateur roumain à l'occasion de la sortie de son dernier film, également primé à Cannes, Au-delà des collines.
Je ne m'étendrai pas longuement sur le synopsis de ce film. 4 mois, 3 semaines et 2 jours est, entre autres, un thriller, comme le suggère le titre qui multiplie d'emblée les fausses pistes : est-ce un compte à rebours ou un mystérieux décompte ? Bien que Mungiu se distingue souvent d'Hitchcock dans son utilisation du suspense, je m'en tiendrai au précepte des affiches de Psychose : « ne révélez pas la fin du film : nous n'en avons pas d'autres ! ». Le film nous emmène donc en Roumanie, plus précisément en République populaire roumaine, en 1987. Si la tension est sous-jacente dans les premiers plans, elle n'est pas explicitée immédiatement. Gabita et Otilia sont des amies, des étudiantes en sciences politiques. Enceinte, Gabita souhaite avorter dans un pays où cette pratique est interdite, donc clandestine. Elle demande à Otilia de l'accompagner dans cette épreuve.
Du communisme à la domination masculine
Dans 4 mois, 3 semaines et 2 jours, le communisme n'est présent qu'en tant que mention, élément historique. Mungiu ne donne pas dans un film critique, appuyé ou caricatural, sur les méfaits du communisme. En choisissant le point de vue d'Otilia, le système politique disparaît pour montrer une société de domination masculine, où la violence faite aux femmes est omniprésente, qui n'est pas — loin s'en faut — uniquement le fait des Républiques populaires...
Cette semaine, le ciné-club vous emmène au Rwanda, pendant les évènements tragiques de 1994 avec le film Shooting Dogs de Michael Caton-Jones. Rendez-vous en salle Dussane mercredi 7 novembre à 20h30 !
Printemps 1994. En seulement cent jours, un million de Rwandais Tutsi sont massacrés par leurs concitoyens Hutus, et le petit pays africain est transformé en charnier. La barbarie est inimaginable. Mais elle aurait pu être prévenue. L'ONU était là, et regardait. Elle regardait sans bouger.
Au coeur de tout cela, un prêtre et son jeune acolyte seront forcés à jauger l'intensité de leur foi, les limites de leur courage et, enfin, de faire un choix. Rester auprès des leurs ou s'enfuir...
Rendez-vous le mercredi 7 novembre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour voir et revoir Shooting Dogs de Michael Caton-Jones
Shooting Dogs est un film-témoignage. Fondé sur des événements réels : l'abandon par les troupes internationales et onusiennes de 2000 réfugiés tutsis, rassemblés dans l’Ecole Technique Officielle de Kigali, le film se veut à la fois testimonial et commémoratif. Une manière de toucher du doigt l'horreur d'un drame encore trop peu mis en lumière par les média, et d'aider à la reconstruction de la mémoire collective du Rwanda.
Par de nombreux aspects le film se rapporte au genre documentaire : une intrigue resserrée, la simplicité des plans, de la lumière et des costumes, la retenue, la pudeur même dans le traitement du drame contribuent à l'impression générale de réalisme. Dans Shooting Dogs, pas de grands violons larmoyants, même dans les moments les plus atroces. La tragédie s'accomplit en silence : seul le bruit des machettes fouettant dans l'air et s'abattant à coups réguliers vient en rompre la pesanteur. C'est cette pudeur qui confère au drame, finalement, cette impression d'effroyable banalité.
Le sombre fatalisme de Shooting Dogs ne manque pas de frapper, à la lumière d'un autre film contemporain traitant du même sujet : Hotel Rwanda. Là où Paul Rusesabagina ne cesse de remuer ciel et terre pour sauver les réfugiés tutsis, et où la fin du film offre malgré tout un message d'espoir, dans Shooting Dogs au contraire c'est l'impuissance fondamentale à pouvoir changer le cours des choses qui prévaut. L'accroche du film est éloquente à cet égard : « 1994, 800,000 killed in 100 days. Would you risk your life to make a difference? ». Non, pas un des Européens présents dans l’École ne risquera sa vie pour changer les choses, hormis Christopher, l'homme de foi, et encore son sacrifice, « la plus grande preuve d'amour », n'aura-t-il servi à rien.
L'inertie générale est sensible dans le traitement des scènes: un bon nombre commence de la même manière, par un plan fixe sur un personnage seul, qui attend. Attendre, mais attendre quoi ? Les ordres de l'ONU, le secours des forces internationales, le salut divin peut-être. Retranchés dans l'Ecole Technique, leur refuge, leur prison, et finalement leur traquenard, les personnages se montrent essentiellement dépassés par la situation. Il n'y a pas jusqu'à la lourdeur du scénario, assez répétitif, qui ne rende compte de cette impuissance à pouvoir changer le cours des choses : chacune des sorties de l’École tentées par Christopher ou par Joe se solde par un échec, quel qu'en soit l'objet. Ironie suprême, c'est ceux-là même dont on attendait le salut, les militaires français accueillis en héros, qui entérinent définitivement la situation désespérée, en évacuant uniquement les Européens, et en abandonnant les Rwandais à leur sort.
Non seulement les actes mais aussi les paroles sont frappées d'impuissance dans ce film où les formules creuses et les expressions vides de sens servent d'alibi pour se dédouaner à bon compte.
Le ciné-club achève son cycle prison avec le film japonais de Shohei Imamura, Palme d'or à Cannes en 1997, L'Anguille, ce mercredi 31 octobre à 20h30, en salle Dussane. Comme d'habitude, l'entrée coûte 4€, 3€ pour les
membres du COF et vous avez la possibilité d'acheter des cartes 10 places
pour respectivement 30€ et 20€.
Rapide synopsis : Takuro Yamashita est mis en liberté provisoire sous la responsabilité d’un bonze après avoir passé huit ans en prison pour le meurtre de sa femme. Ayant appris le métier de coiffeur au cours de sa détention, il décide de s’installer dans une friche industrielle non loin de Tokyo. Il est renfermé, ne parlant guère qu’à l’anguille qu’il a apprivoisée pendant ses années d’incarcération. Cependant, le salon, qu’il retape de ses mains, lui permettra de renouer des liens avec un groupe de petites gens alentour.
Rendez-vous le mercredi 31 octobre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour voir et revoir L'Anguille de Shohei Imamura
Collages réalisés par Pierre.
Thierry Jousse, Cahiers du cinéma 517
Antoine de Baecque, Cahiers du cinéma 514
Daubenton, Diderot, « Anguille », L'Encyclopédie
Yann Tobin, Positif 440
« Anguille », Encyclopédie Larousse
Hervé Bazin, Qui j'ose aimer
Henri Michaux, « La paresse », Mes propriétés, in La nuit remue
Boris Vian, L'écume des jours.
Poisson fort allongé en forme de serpent, glissant, sans écailles, revêtu d'une peau dont on le dépouille aisément ; animal fétiche et énigmatique, génie tutélaire et domestique ; civelle aux troubles origines carcérales, double insaisissable de Takuro Yamashita, pauvre pêcheur incapable de faire du mal au moindre poisson depuis qu'une nuit de folie, il a tué sa femme et l'amant de celle-ci ; parabole de fable utopiste, dont voici le récit : l'anguille femelle, lorsque vient la saison, quitte la mer du Japon et migre en direction de l'équateur. Ayant parcouru des centaines de kilomètres, elle pond ses oeufs dans les fonds marins. Là, ils sont fécondés par la laitance des mâles, disséminée dans le courant. Après leur éclosion, les civelles font le chemin inverse de leurs géniteurs ; des centaines de milliers meurent en chemin ; les survivants atteignent “les eaux boueuses du Japon”, dans l'attente d'un nouveau cycle... à moins d'être pêchées par les hommes qui apprécient leur chair délicate.
Après Un Prophète la semaine passée, le ciné-club poursuit son
cycle sur la prison avec une comédie musicale burlesque, engagée et
française d'avant-guerre (on arrête là les qualificatifs) : À nous
la liberté de René Clair. La séance est cette semaine le mardi à
20h30, en salle Dussane. Comme d'habitude, l'entrée coûte 4€, 3€ pour les
membres du COF et vous avez la possibilité d'acheter des cartes 10 places
pour respectivement 30€ et 20€.
Rapide synopsis : Deux amis détenus, Émile et Louis, tentent de s'évader. Louis réussit grâce à Émile qui fait diversion. Dehors, Louis se lance dans le commerce de disques puis de phonographes. Il devient petit patron puis, son commerce prospérant, se retrouve à la tête d'usines de plus en plus gigantesques. Émile libéré de prison demeure vagabond, se prélasse au soleil. Un jour il aperçoit la nièce du comptable de l'usine de Louis et tombe amoureux de la jeune fille. Il la suit jusque dans l'usine et, presque malgré lui, est embauché. Les deux anciens amis se retrouvent...
Rendez-vous le mardi 23 octobre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour voir et revoir À nous la liberté de René Clair
Sur
un air de 1931
En
1931, le cinéma ne parlait que depuis quatre ans. En 1931, on
discutait encore de la nature du cinéma : art ou industrie ?
Existe-t-il un cinéma pur ? Cela a-t-il du sens de parler d'un
cinéma de poésie ? Que signifie écrire en images ? Ces
questions générales gardent encore aujourd'hui leur pertinence,
mais n'intéressent plus que quelques spécialistes et tout au plus
une poignée de spectateurs aux pratiques cinématographiques un peu
vieillotes : en effet, plus d'un siècle de cinéma a passé sur
ces interrogations, et il est rare que l'on se charge de les sortir
de leur antique placard pour leur faire prendre l'air de la modernité
– ou post-modernité, ou ce qu'il advient après encore. Ces
questions, qui maintenant ressemblent fort à des poncifs d'un autre
temps suscitent de vifs débats en 1931. Car en 1931, le cinéma
était encore une pratique nouvelle et pleine de promesses, dont la
forme, si elle commence à s'établir dans un cadre et des normes
communément admis, n'en est cependant pas définitivement fixée. On
parle peu de René Clair aujourd'hui. La mémoire cinéphilique lui
préfère généralement son frère et contemporain Marcel Carné.
René Clair en effet a tourné trop longtemps, l'oeuvre décline avec
l'homme. Il s'est rangé, a, lui aussi, mal vieilli. Comble de
l'ignominie, il est le premier réalisateur à rejoindre les rangs de
l'Académie française : celui qui a longtemps été considéré
comme le chantre du cinéma français est relégué au rang de ces
figures de l'autorité triomphante, gardiennes d'un classicisme de
bon ton. Il faut pourtant faire l'effort mental de remonter à ce
début des années 1930 si l'on veut sentir ce qu' À
nous la liberté a de savoureux, de novateur
et de rafraîchissant. C'est un film muet auquel on aurait ajouté de
la musique et quelques dialogues comme pour voir, comme pour
expérimenter, comme pour s'amuser de ces mélanges saugrenus dont le
surréalisme a le secret, avant-garde sous l'égide de laquelle René
Clair a fait son entrée en cinéma.
A
nous la liberté est le onzième
long-métrage de René Clair et sa deuxième opérette – terme que
l'on préférera à celui de comédie musicale : c'est en toute
légèreté que se développe l'ingénuité vaudevillesque dans le
monde musical clairien, avec ses airs simples et ses ritournelles
enfantines. Les films de Clair peuvent souvent être réduits à des
phrases puisées dans la sagesse populaire, pleines d'un bon gros
sens moral : les trajectoires de Louis et d'Emile, de l'univers
carcéral au monde industriel - du côté des patrons pour l'un, aux
côtés des ouvriers pour l'autre, peuvent se traduire par « l'argent
ne fait pas le bonheur », et « un ami véritable est une
douce chose ». Mais on ne peut comprend l'art clairien si l'on
s'arrête à cette fable édifiante assortie de sa morale de bon
maître. Certes, pour goûter au charme de cet univers, il ne faut
jamais se départir d'une certaine naïveté, mais, selon la formule
consacrée, cette condition nécessaire ne saurait être suffisante.
Et quelle soirée ! Le ciné-club aura le plaisir de projeter le film de Jacques Audiard, Un Prophète, en présence de son scénariste récompensé aux Césars, Thomas Bidegain. Ce sera l'occasion de voir (ou revoir) ce film auréolé de succès (Grand Prix du Festival de Cannes, 9 Césars dont Meilleur film français), de discuter avec M. Bidegain et de lancer notre cycle cinématographique autour de la prison. Nous vous attendons en masse mercredi 17 octobre à 20h30, en salle Dussane (tarifs : 4€ / 3€ COF) !
Rapide synopsis : Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des "missions", il s'endurcit et gagne la confiance des Corses. Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau...
Quelques photos de la rencontre avec Thomas Bidegain
Synopsis !
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
France, 2009, Couleurs, 149 min.
Réal. Jacques Audiard.
Scé. Jacques Audiard, Thomas Bidegain, Nicolas Peufaillit, Abdel Raouf Dafri
Int. Tahar Rahim, Niels Arestrup, Adel Bencherif
Cinquième long-métrage de Jacques Audiard, Un Prophète est un film couronné de lauriers. Grand Prix du Jury à Cannes en 2009, Prix Louis-Delluc la même année, neuf fois primé aux Césars en 2010 (meilleur film, meilleur réalisateur), il enregistre à sa sortie en salles plus d'un million d'entrées.
Succès fulgurant donc, pour ce film qui relève, comme le rappelle Jacques Mandelbaum1, d' « un genre peu et mal servi par le cinéma hexagonal : le film de prison. A l'exception du Trou de Jacques Becker (1960), c'est le plus grand jamais réalisé en France ».
Film de genre, Un Prophète se réclame autant de l'esthétique des séries télévisées américaines (Prison Break, Oz...), avec ses rituels et ses passages obligés, qu'il prend des libertés avec les conventions. Inutile d'attendre d'Audiard un engagement du type film documentaire : dans Un Prophète, il est question de fantômes et de visions prémonitoires, et les épisodiques sorties de prison de Malik donnent lieu à de spectaculaires scènes d'actions extérieures, bien loin de tout prise de position réaliste. Surtout, Un Prophète est bien plus qu'un film sur la prison : c'est l'histoire d'un héros paradoxal, un roman d'éducation musclé, autant qu'une allégorie politique de notre société actuelle.
Enfin un film de pègre au ciné-club ! Ce grand classique du cinéma n'a pas cessé d'inspirer les cinéastes, chez les anciens (de Scorsese à Coppola) comme chez les jeunes réalisateurs contemporains. James Gray est de ceux-là, et nous livre un film de mafia glaçant et peu commun, The Yards (1999) que nous aurons le plaisir de vous présenter le mercredi 10 octobre, à 20h30 en salle Dussane.
A sa sortie de prison, Leo Handler (Marc Wahlberg) revient chez lui avec un seul but : rester dans le droit chemin. Il trouve du travail chez son oncle Franck (James Caan), patron de l'Electric Rail Corporation, qui règne sur le métro dans le Queens. Son ami de toujours, Willie (Joaquin Phoenix), en couple avec sa cousine Erica (Charlize Theron), l'initie aux méthodes de la société. Leo découvre la face cachée des florissantes opérations de son oncle. Témoin de chantage, corruption, sabotage et même meurtre, il est au centre d'une situation explosive : il détient un secret qui fait de lui la cible de la plus impitoyable famille de la ville... La sienne.
Rendez-vous le mercredi 10 octobre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour voir et revoir The Yards de James Gray
Etats-Unis, 1999, Couleurs, 115 min. Réal. James Gray. Scé. James Gray et Matt Reeves. Mus. Howard Shore Photo. Harris Savides Mont. Jeffrey Ford Int. Mark Wahlberg (Leo Handler), Joaquin Phoenix (Willie Guttierez), Charlize Theron (Erica Stoltz), James Caan (Frank Olchin), Ellen Burstyn (Val Handler), Faye Dunaway (Kitty Olchin).
Sur l'écran noir défilent les quelques titres du générique, en lettres minuscules, suivies de quelques lueurs. Les touches abstraites de lumière prennent peu à peu sens quand l'ensemble du décor émerge de l'obscurité totale : d'abord la pénombre angoissante d'un tunnel dont s'extirpe la caméra par un travelling arrière, puis la clarté d'un ciel froid et gris. C'est dit : The Yards est né du noir. La rigueur, la densité et l'économie de moyens de cette entrée en matière annoncent magistralement le deuxième film de James Gray qui avait déjà marqué les esprits avec Little Odessa (1994), l'oeuvre qui l'a révélé comme un jeune cinéaste de génie — il avait alors 24 ans. Six ans plus tard, Gray livre un film d'un classicisme éblouissant, à l'époque ignoré par le jury du Festival de Cannes. Un classicisme qui broie du noir : noirceur du film de genre ; noirceur des images qui travaillent la couleur et la composition comme autant de peintures animées ; noirceur des personnages qui réunissent brillament trois jeunes talents de l'époque (Mark Walhberg, Joaquim Phoenix, Charlize Theron) et trois acteurs essentiels d'Hollywood (James Caan, Ellen Burstyn, Faye Dunaway).
Dès sa sortie de prison, Leo Handler est accueilli à son domicile par une fête en son honneur : gâteaux, guirlandes et bannières annonçant « Welcome back Leo » sont au rendez-vous. Leo retrouve sa mère, figure centrale de son affection, sa cousine Erica — le trouble, toujours contenu, est déjà présent pendant ces retrouvailles — et son ami de toujours, Willie, qui fréquente désormais Erica. Mais l'heure n'est pas à la fête. Leo veut avant toute chose être un bon fils pour sa mère, lui fournir ce dont elle a besoin pour vivre et soigner son cœur fragile. A la recherche d'argent en quantité, Leo se tourne vers Frank, patriarche de la famille, propriétaire de la plus grosse entreprise ferroviaire de New York... et également parrain de la mafia des chemins de fer. C'est Willie qui va guider Leo au sein de cette petite pègre, en lui expliquant toutes les activités qui lui sont dévolues en tant que bras droit de Frank : corruption politique, sabotages... jusqu'à ce qu'un soir, une de leurs opérations dégénère.
Après avoir rendu hommage au cinéma américain et italien, le ciné-club vous propose de découvrir un des plus grands réalisateurs français : Jacques Tati et son indispensable film Play Time.
Des touristes américaines ont opté pour une formule de voyage grâce à laquelle elles visitent une capitale par jour. Mais arrivées à Orly, elles se rendent compte que l'aéroport est identique à tous ceux qu'elles ont déjà fréquentés. En se rendant à Paris, elles constatent également que le décor est le même que celui des autres capitales...
Notez qu’exceptionnellement la séance aura lieu le mardi 02 octobre à 21h, toujours en salle Dussane.
Rendez-vous le mardi 02 octobre, à 21h en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour voir et revoir Play Time de Jacques Tati
Chef d'oeuvre méconnu à sa sortie en 1967, « vaillamment » réévalué en 1979, puis restauré en 2002 (ouverture du Festival de Cannes), le quatrième film de Tati, s'il marque par son extraordinaire modernité, frappa d'abord les esprits par sa place à part dans le paysage cinématographique français, en ce qu'il est l'une des rares incursions – avec le Napoléon, de Gance – sur les terres maudites d'un cinéma de la démesure, celui, d'abord américain, de la chute des idoles et de la frénésie des désastres. « J'aimerais bien, au lieu de tourner un film, faire autre chose, construire un immeuble pourquoi pas ? … Mon immeuble serait raté... mais ce serait bien quand même. » (Jacques Tati, mai 1958). Tourné pendant trois ans en 70 mm, un format de pellicule réservé aux films d'aventure et aux péplums, dans un décor colossal – la Tativille, ville sur roulettes de 15000 m² –, le film, échec retentissant, marqua la ruine d'un studio et fut retiré des salles au bout d'un mois. A cette esquisse grossière de la magnificence du projet, il faudrait ajouter les dizaines de détails qui ont valu à Tati, sur le tournage, le surnom de « Tatillon », signe de son impérieuse volonté de « faire vrai » : l'assistante américaine chargée d'amener sacs à main et chapeaux, les reproductions photographiques grandeur nature de figurants placés en arrière-plan, ou encore l'attention pointilleuse portée à chaque élément coloré susceptible de venir rompre la monochromie de l'ensemble. Reste, entre gigantisme et maniaquerie, une sorte de film monadique, imaginé lors de la tournée internationale accompagnant la sortie de Mon Oncle à la vue du développement d'une architecture uniforme, observation intégrale du monde moderne.
Après le triomphe de la séance d'ouverture (mille mercis à tous !), le ciné-club poursuit sur sa lancée et vous invite à la seconde projection de l'année : Les poings dans les poches du réalisateur italien Marco Bellocchio, film noir de 1965.
Horreur dans la famille. Une famille renfermée sur elle-même, où fermentent les maladies héréditaires, les amours coupables, les haines hypocrites : une mère aveugle, littéralement et symboliquement ; une déliquescence fin de race, sombrant dans l'épilepsie et l'idiotie congénitale ; un jeune homme amoureux de sa soeur, assassinant sa mère et son frère : tels sont le cadre, le climat, le fil dramatique de ces Poings dans les poches.
Notez qu’exceptionnellement la séance aura lieu le jeudi 27 septembre, toujours en salle Dussane, toujours à 20h30.
Si vous voulez passer de l’autre côté du miroir, apprendre à manier les copies 35mm et le projecteur, participer à la programmation en proposant les films qui vous ont marqué et peut-être participer à un célèbre festival sur la Côte d’Azur, n’hésitez pas à nous contacter ou à venir nous parler à la fin des séances ou dans les couloirs de l'École. Toutes les bonnes volontés seront accueillies à bras ouverts, nul besoin d’être un cinéphile expert pour participer au ciné-club !
Et pour résumer :
Rendez-vous le jeudi 27 septembre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour Les poings dans les poches de Marco Bellocchio
Voici le synopsis distribué par nos soins lors de cette séance.
Italie, 1965, Noir et Blanc, 105 min. Réal. Marco Bellocchio Prod. Enzo Doria Mus. Ennio Morricone Photo. Alberto Marrama Mont. Silvia Agosti (sous le pseudonyme de Aurelio Mangiarotti) Int. Lou Castel (Alessandro), Paola Pitagora (Giulia), Marino Masè (Augusto), Liliana Gerace (la mère), Pierluigi Troglio (Leone), Jenny MacNeil (Lucia)
On considère habituellement les premiers films avec indulgence, comme des esquisses ou des coups d'essai ne laissant qu'entrevoir les thèmes, les images obsessionnelles et les idées fixes qui deviendront par la suite, avec l'expérience et la maturité, un véritable style. Pourtant, certaines entrées en cinéma démentent l'idée qu'un talent se forge progressivement et s'acquière à la suite d'un long processus de maturation. Le premier film de Bellocchio est à inscrire au nombre de ces surprenants débuts qui font date dans l'histoire du cinéma. Les poings dans les poche marque une fracture et déclenche à sa sortie en 1965 une polémique, entérinant l'arrivée d'un nouveau cinéma qui se revendique moins d'une tradition nationale que du courant des nouvelles vagues qui fleurissent depuis le début de la décennie.
Car si Bellocchio recourt à des éléments personnels pour nourrir ses premiers films, il ne les intègre qu'en tant qu'ils s'inscrivent dans un discours plus général sur la société de son temps. Le fief natal du réalisateur, cette grande maison familiale et décadente située sur les hauteurs de la campagne émilienne est le centre de gravité autour duquel se réunit une famille en crise. La folie, l'épilepsie, l'autisme et la cécité qui touchent les membres de cette lignée maudite semblent n'être que les réalisations concrètes du malaise diffus qui émanent des murs de la riche demeure patricienne.
Enfin ! C'est l'heure de la grande rentrée du ciné-club de l'ENS, après quelques mois de relâche ! Notre dernière séance vous présentait une perle rare du cinéma, The swimmer de Frank Perry, et nous vous proposons de nous retrouver lors de la projection en 35mm d'un autre chef d'oeuvre : The effect of gamma rays on man-in-the-moon marigolds (De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites), de Paul Newman. L’histoire de trois femmes : une mère, Béatrice, et ses deux filles. La vie n’a pas été tendre pour Béatrice — et elle le lui rend bien. Jusqu’au jour où sa plus jeune fille se lance dans un projet scientifique d’envergure, l’étude des effets de la radioactivité gamma... Nous vous attendons nombreux pour découvrir ce film splendide, portrait humaniste de femmes aux prises avec la vie.
Si vous voulez passer de l’autre côté du miroir, apprendre à manier les copies 35mm et le projecteur, participer à la programmation en proposant les films qui vous ont marqué et peut-être participer à un célèbre festival sur la Côte d’Azur, n’hésitez pas à nous contacter ou à venir nous parler le 19 septembre ou lors des journées de présentation des clubs (vendredi 14, mardi 18 et mercredi 19 de 12h à 14h). Toutes les bonnes volontés seront accueillies à bras ouverts, nul besoin d’être un cinéphile expert pour participer au ciné-club !
Et pour résumer :
Rendez-vous le mercredi 19 septembre, à 20h30 en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm pour De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites de Paul Newman
Voici le synopsis distribué par nos soins lors de cette séance :
1972 – USA – Couleurs. Titre original : The Effect of the Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds. Réalisateur : Paul Newman.
D'après la pièce de Paul Zindel. Interprètes : Joanne Woodward (Beatrice Hunsdorfer), Nell Potts (Matilda Hunsdorfer), Roberta Wallach (Ruth Hunsdorfer), Judith Lowry (Nanny, la vieille dame), David Spielberg (M. Goodman), Richard Venture (Floyd), Carolyn Coates (Mme McKay), Will Hare (Junk Man), Estelle Omens (Caroline), Jess Osuna (Sonny).
Véritable légende d'Hollywood, Paul Newman est resté dans les mémoires comme un des plus grands interprètes de l'Actor's Studio, aux côtés de James Dean et Marlon Brando. Une dizaine d'années après ses premiers films, Newman décide de passer derrière la caméra : en vingt ans, il réalise quatre films. Contrairement à Clint Eastwood, qui a réussi à s'imposer comme cinéaste à force de réalisations, Paul Newman est resté cette star de cinéma dont les films restent peu connus — trop peu connus. Le Clan des irréductibles, qui précède d'un an The Effect of gamma rays, annonce déjà le talent certain de Newman qui s'exprime dans une scène bouleversante, une longue scène d'agonie. Mais Newman renie le film, dont il a accepté la réalisation au pied levé. En revanche, The Effect of gamma rays est son projet. Lorsqu'il achète les droits de la pièce de Paul Zindel, qui a reçu le prix Pulitzer pour cette œuvre, Paul Newman cherche un rôle « impossible » pour sa femme, Joanne Woodward, et une histoire qu'il puisse faire sienne. Woodward sera justement récompensée par un prix d'interprétation à Cannes ; Newman part les mains vides.
Hé oui, ce sont les vacances pour le ciné-club ! Nous reviendrons à la rentrée, en septembre 2012 avec les anciens qui reprendront le flambeau et tenteront de convertir de nouveaux arrivants aux joies de la bobine 35mm et du cinéma !
Merci à tous ceux qui sont venus partager des films avec nous cette année, et bonnes vacances !
Pour la dernière séance du ciné-club cette saison, nous avons décidé de
marquer le coup avec un objet cinéphilique rare, et qui en même temps
fleure bon les vacances : The Swimmer, de Frank Perry, avec Burt
Lancaster. Ca vous plaira si vous aimez le cinéma, mais aussi si vous avez
juste envie de voir Burt Lancaster en maillot de bain.
Par un beau jour d'été, dans un quartier huppé de la banlieue de New York,
Ned Merrill apparaît dans le jardin de l'un de ses amis et voisins, qui ne
l'a pas vu depuis longtemps. Avant que son ami ait eu le temps de
l'embrasser, Ned saute dans sa piscine. Il apprend alors qu'avec la
récente construction d'une piscine dans le jardin d 'un autre voisin, il
peut littéralement nager jusque chez lui de piscine en piscine. Ned est
déterminé à accomplir ce voyage malgré les obstacles et, à chaque étape,
il s'arrête pour parler avec ses voisins.
Le ciné-club part à Cannes!
Nous partons à Cannes pour le festival, il n'y aura donc pas de séance les semaines du 16 mai et du 23 mai.
Nous revenons en forme et des étoiles plein les yeux pour notre prochaine séance le 31 mai.
Puisque son nouveau film est encore à Cannes cette année, nous vous proposons de (re)découvrir le premeir film de Xavier Dolan, J'ai tué ma mère, le jeudi 31 mai à 20h30.
Hubert Minel n'aime pas sa mère. Du haut de ses 17 ans, il la jauge avec mépris, ne voit que ses pulls ringards, sa décoration kitsch et les miettes de pain qui se logent à la commissure de ses lèvres quand elle mange bruyamment. Au-delà de ces irritantes surfaces, il y a aussi la manipulation et la culpabilisation, mécanismes chers à sa génitrice. Confus par cette relation amour-haine qui l'obsède de plus en plus, Hubert vague dans les arcanes d'une adolescence à la fois marginale et typique -découvertes artistiques, expériences illicites, ouverture à l'amitié, sexe et ostracisme- rongé par la hargne qu'il éprouve à l'égard d'une femme qu'il aimait pourtant jadis.
Bande annonce de L'Argent de la Vieille, de Luigi Comencini
Pour achever ce cycle Vieilles et Coriaces et avant que votre ciné-club préféré ne se mettent en pause, le temps d'aller faire un tour sur la croisette, un film italien de 1972 de Luigi Comencini : L'Argent de la Vieille
Une vieille milliardaire américaine, passionnée de jeux de cartes, défie un couple de chiffonniers.
Et pour résumer:
Rendez-vous le jeudi 10 mai, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm
pour
L'Argent de la Vieille
de Luigi Comencini
La
vieille et les clochards
A Rome, les banlieues
sont divisées en deux types d'habitations : les baraquements
précaires
des borgate dans
lesquels se sont constitués des micro-sociétés de va-nu-pieds
jouxtent les somptueuses villas de milliardaires en vacances. Mais
alors que les premières poussent comme des excroissances,
s'entassent dans la poussière et la fange de la capitale italienne,
les secondes surplombent la ville en exhibant ostensiblement un luxe
tapageur. L'argent de la vieille raconte la rencontre de deux
couples issus de ces deux lieux : les gens d'en bas et leurs
homologues de la haute dont
les trajectoires sont si disparates qu'elles semblaient a priori
destinées à ne jamais se croiser. C'est compter sans la passion
dévorante de la vieille américaine pour les cartes, et plus
particulièrement pour un jeu appelé "scopone scientifico".
Depuis huit ans, les habitants des borgate attendent la venue de la
vieille dans l'espoir que celle-ci lâche quelques uns de ses
précieux millions et qu'un peu de cet argent indécemment proche et
jalousement tenu sous clef finisse par profiter à qui en a
réellement besoin.
Bande annonce de Le Chat, de Pierre Granier-Deferre
Poursuivons notre série de portraits de Vieilles et Coriaces avec un affrontement au sommet entre Jean Gabin et Simone Signoret dans le film de Pierre Granier-Deferre Le Chat.
Dans le huis clos étouffant d'un petit pavillon de banlieue épargné par la demolition un couple vieillissant se déchire.
Et pour résumer:
Rendez-vous le mercredi 2 mai, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm
pour
Le Chat
de Pierre Granier-Deferre
Julien (Jean Gabin) et Clémence
(Simone Signoret) sont un couple de retraités, accrochés au petit
pavillon d’une banlieue en pleine restructuration. Le monde qui se
reconstruit autour d’eux les enferme et la cohabitation est de
plus en plus pesante. Quand Jean recueille un chat à qui il va
vouertoute son affection, Clémence, jalouse, ne pourra le supporter
et la spirale de destruction et de haine fera de ce pavillon le
théâtre d’une guerre silencieuse.
Pierre Granier-Deferre est un
réalisateur qui s’est ouvertement opposé à la Nouvelle Vague. Au
début des années 1970, ce film fait l'effet d'un chant du cygne du
« cinéma de qualité ». Pour adapter le roman de Simenon,
Granier-Deferre choisit de s’appuyer presque uniquement sur le jeu
de deux monstres du cinéma français en gardant une facture très
classique.
Bande annonce de Arsenic et vieilles dentelles, de Frank Capra
Qui a dit que les personnes âgées étaient soit séniles soit gentilles ? Nous avions commencé l'année avec Whatever happened to Baby Jane, ce qui nous a donné envie de rencontrer un peu plus de personnages de vieilles dames pas si faibles que ça. Bienvenue dans notre nouveau cycle, sobrement intitulé Vieilles et Coriaces.
Nous commençons tout de suite avec l'inévitable Arsenic et vieilles dentelles de Frank Capra.
Deux exquises vieilles dames font disparaître de vieux messieurs. Mortimer, leur neveu découvre l'affaire. Mais, l'affaire se corse pour lui quand il découvre que ses cousins, l'un gentil, l'autre méchant, sont également mêlés à l'histoire et que les cadavres s'amoncellent dans la cave.
Et pour résumer:
Rendez-vous le mercredi 25 avril, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm
pour
Arsenic et vieilles dentelles
de Frank Capra
Mortimer Brewster, ancien
célibataire endurci, retourne voir ses deux vieilles tantes qui,
après l’avoir élevé, vivent désormais ensemble. Et avec lui sa
nouvelle fiancée, Elaine. Il y retrouve ses cousins, Jonathan,
accompagné d’un étrange et sinistre Docteur Einstein, et Teddy,
ainsi nommé pour sa sympathique manie de se prendre pour l’ancien
président Theodore Roosevelt. Mais la pire découverte est sans
doute celle des actes de bienfaisance de ses tantes Abby et Martha,
qui abrègent l’existence des vieilles personnes solitaires par des
chocolats chauds relevés à l’arsenic.
Dans
les trois semaines qui le séparent de son incorporation à l’armée,
et de ses productions de guerre comme le célèbre documentaire de
propagande Why we
fight, Franck Capra
tourne Arsenic and Old
Lace, une comédie,
une de plus. Capra, l’un des plus influents cinéastes, achevait
une première partie de sa carrière, et, si la critique ne
l’estimait pas toujours à sa juste valeur, le public et nombre de
ses collègues ne se trompaient pas.
Attention, la séance initialement annoncée le mercredi 18 avril aura finalement lieu le mardi 17 avril. Avec nos excuses.
Un dernier film hors cycle, et pas des moindres! Un vrai film de ciné-club: La Rumeur de William Wyler. Venez nombreux voir ou revoir ce film incontournable, porté entre autre par Audrey Hepburn.
Dans une petite ville de province, deux amies Karen Wright et Martha Dobie dirigent une institution pour jeunes filles, aidées par Lily, la tante de Martha, une ancienne actrice excentrique. Fiancée au médecin Joe Cardin, Karen a du mal à s'engager et à laisser à Martha la direction de l'école. Mary, une élève insolente et menteuse, alors qu'elle a été punie, lance la rumeur que les deux professeurs ont une relation "contre-nature". Elle commence par le raconter à sa grand-mère...
Et pour résumer:
Rendez-vous le mardi 17 avril, à 20h30
en salle Dussane, au 45 rue d'Ulm
pour
La Rumeur
de William Wyler
Karen Wright
et Martha Dobie, deux amies d’enfance orphelines, se sont associées
pour fonder une école de jeunes filles dans une petite ville des
États-Unis ; après plusieurs années de dur labeur, elles
commencent à récolter les fruits de leur travail. Karen, fiancée
au docteur Joseph Cardin, accepte de fixer une date pour le mariage,
et Martha craint de voir son amie s’éloigner. C’est alors que
Mary Tilford, une pensionnaire insolente et menteuse punie par Karen
et Martha, répand la rumeur que les deux femmes entretiendraient
« une relation contre-nature »…
Adaptation
et remake
The
Children’s Hour est à l’origine
une pièce de théâtre de Lillian Hellman, née d’un fait divers
survenu en Écosse. D’abord interdite à cause des références à
l’homosexualité, elle est finalement jouée en 1934 à Broadway et
connaît un succès considérable. Le producteur Samuel Goldwyn en
achète les droits pour l’adapter au cinéma, mais il se heurte au
très strict Code Hays, la haute autorité de censure de Hollywood :
il lui est interdit d’utiliser le titre de la pièce, d’évoquer
le lien entre celle-ci et le film et, bien sûr, de faire allusion au
lesbianisme. C’est ainsi que William Wyler réalise en 1936 une
première version de La Rumeur,
intitulée These Three,
avec Miriam Hopkins, Merle Oberon et Joel McCrea, dans laquelle il
transforme l’intrigue en un trio hétérosexuel et déplace la
rumeur vers une éventuelle relation de Martha (Miriam Hopkins) avec
le fiancé de Karen, tout en optant pour une réconciliation finale.
Vingt-cinq ans plus tard, auréolé du succès de La
Loi du Seigneur (Palme d’Or à
Cannes en 1957) et des onze Oscars de Ben
Hur en 1959, Wyler peut se lancer
dans un remake plus audacieux de son propre film, plus fidèle à la
pièce originelle de Lilian Hellman, grâce à sa propre notoriété
et à l’assouplissement du Code. Miriam Hopkins, qui incarnait
Martha dans These Three,
reparaît dans The Children’s Hour
sous les traits de l’actrice ratée Lily Mortar, tante de Martha.
Avant la sortie du film, Wyler décide toutefois de couper certaines
scènes qu’il juge trop explicites ; elles se retrouvent pour
la plupart dans la version DVD de La
Rumeur.
Dans le cadre d'un partenariat avec la semaine arabe, le ciné-club vous propose cette semaine le film du tunisien Nouri Bouzid : Making Of. Le réalisateur sera présent pour discuter de son film à l'issu de la séance.
Confronté à des déboires scolaires, familiaux et sentimentaux, Bahta, 25 ans, jeune chômeur et amateur de danse, mal dans sa peau, est repéré et "pris en charge" par des intégristes islamistes. Saura-t-il résister - et comment ? - à leur pression et au "lavage de cerveau" qu'ils s'apprêtent à lui faire subir ?